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La charge de Trump contre l’Europe

« Donald Trump continue son travail de sape », s’exclame Libération. « A quelques jours de son investiture, le futur président américain a accordé une interview explosive aux quotidiens conservateurs britannique Times et allemand Bild. Les nombreux sujets abordés (Brexit, Otan, Russie, menaces protectionnistes, crise des réfugiés), concernent tous, de près ou de loin, l’actualité européenne. Ceux qui espéraient un changement de style de Donald Trump, notamment en matière diplomatique, vont devoir se faire une raison, pointe Libération : il mènera la politique étrangère américaine comme il a mené sa campagne – sans s’embarrasser des convenances – et promet de bouleverser l’ordre international en place depuis des décennies. »
« À cinq jours de l’entrée à la Maison-Blanche, les obus sont tombés comme à Gravelotte, relève Le Figaro. Angela Merkel ? La responsable d’une ‘erreur catastrophique’ sur les migrants. L’Union européenne ? Un instrument au service de l’Allemagne. L’Otan ? Obsolète. Seul rescapé de la salve, le Royaume-Uni. On sent le futur président tenté de jouer avec Theresa May un remake de la complicité Reagan-Thatcher. Le Brexit est une ‘chose géniale’. Il mise même sur un effet domino… »

Finalement, pointe encore Le Figaro, « la ‘menace Trump’ pour l’Europe n’est que le reflet de notre propre impuissance. Au lieu de pousser des cris d’orfraie, il vaudrait mieux sonner le clairon. Prendre notre destin en main, vraiment. Répondre ensemble aux grands sujets au lieu de se perdre en micro-réglementations : la crise des migrants, le contrôle des frontières, la sécurité. Quand elle aura retrouvé la confiance des peuples, et donc la confiance en elle-même, l’Europe pourra parler à Trump. »

Serrer les rangs européens !

C’est vrai, analyse également La Croix, « l’avantage du franc-parler de Donald Trump est qu’il oblige les États membres de l’Union européenne à faire clairement un choix. L’alternative est assez simple. Soit aller négocier les uns après les autres la bienveillance du patron des États-Unis. Soit resserrer les rangs afin de peser dans les relations internationales vis-à-vis de Washington mais aussi de Pékin ou de Moscou. Et conserver ainsi une certaine maîtrise de leur destin. L’attitude de l’Allemagne sera décisive. Pour l’heure, Angela Merkel appelle les Vingt-Sept à ‘travailler ensemble’. Prenons-la au mot.

« En fait, complète Ouest-France, Trump mise comme Poutine sur la désunion des Européens. Il l’encourage. C’est une rupture majeure qui promet de beaux jours à l’anti-américanisme. Elle donne aux Européens une raison inespérée d’être unis. À condition d’en prendre conscience. »

 

Source : RFI

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