Au lendemain de l’annonce de son retour à Bamako, la compagnie française a dû rétropédaler, faute de droits de vol. Le directeur général de l’Anac, qui lui avait donné les autorisations, a été limogé.
Alors que le retour d’Air France au Mali avait semble-t-il été validé par les plus hautes instances de la junte, est-ce la décision de la compagnie française, le 10 octobre, d’annoncer elle-même son retour au Mali, après plus de deux mois d’absence, qui a déplu ?
Toujours est-il qu’au lendemain de cette décision, et deux jours avant le début annoncé des opérations, c’est le branle-bas de combat à Bamako, où le colonel Drissa Koné, directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), qui avait à ce titre paraphé avec la direction générale de l’aviation civile française un nouvel octroi de droits de trafic à la France, vient d’être limogé.
Quant à l’accord, il est tout bonnement annulé : selon Kassim Traoré,le journaliste malien à l’origine de l’information – dont Jeune Afrique a eu confirmation –, la décision a été prise « sans consultation de la hiérarchie ».
Destination toujours classée rouge
Air France avait validé, le 10 octobre, la reprise de ses activités au Mali, à raison de trois vols par semaine. Elle devait pour cela passer par l’affrètement d’un avion loué avec son équipage à la compagnie portugaise EuroAtlantic Airways, le pays restant classé en zone rouge par le ministère des Affaires étrangères français. « Selon cette classification, il est déconseillé aux ressortissants français, y compris au personnel navigant des compagnies aériennes, de se rendre dans le pays », avait indiqué la compagnie à Jeune Afrique, tout en évoquant des problématiques de gestion de flotte.
Le ministre des Transports et des Infrastructures malien, qui a pris le relais sur le dossier, a annoncé, le 11 octobre, par voie de communiqué, que « l’Autorité aéronautique nationale du Mali examine présentement la demande de reprise des vols formulée par lacompagnie aérienne Air France », les vols de la compagnie demeurant « suspendus pendant cette procédure d’examen du dossier ».
« Le ministre rappelle que les vols ont été unilatéralement suspendus par la compagnie, sans informer au préalable, de manière convenable, les autorités et les clients », ajoute le communiqué. « [À la suite des] demandes complémentaires des autorités maliennes, la reprise des vols Air France de et vers Bamako est reportée jusqu’à nouvel ordre », indique simplement Air France pour sa part.
La compagnie française avait également annoncé travailler « en étroite collaboration avec les autorités burkinabè afin de reprendre au plus vite sa desserte vers le Burkina Faso », dont elle a également suspendu la desserte, le 7 août dernier. Sa liaison vers le Niger, elle, reste « suspendue jusqu’à nouvel ordre ».
Source : Jeune Afrique