Trump traite Haïti et des nations africaines de « pays de merde »
Selon le « Washington Post », il a tenu ces propos alors qu’il recevait plusieurs sénateurs pour évoquer un projet proposant de limiter le regroupement familial.
« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? » Evoquant plusieurs nations africaines, le Salvador et Haïti, le président des Etats-Unis s’est emporté jeudi 11 janvier lors d’une réunion sur l’immigration, rapporte le Washington Post.
Donald Trump recevait dans le bureau Ovale plusieurs sénateurs, dont le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Durbin, pour évoquer un projet bipartisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l’accès à la loterie pour la carte verte. En échange, l’accord permettrait d’éviter l’expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux Etats-Unis.
Selon plusieurs sources anonymes, l’homme d’affaires devenu président faisait référence à des pays d’Afrique ainsi qu’à Haïti et au Salvador, expliquant que les Etats-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège, dont il a rencontré la première ministre la veille.
De son côté, le New York Times, qui fait état également des mêmes propos du président, citant des participants non identifiés à la réunion, avait rapporté en juin dernier que Donald Trump avait assuré lors d’une autre réunion sur l’immigration, que les Haïtiens « ont tous le sida ». La Maison Blanche avait démenti. Toujours de même source, les sénateurs présents ont été déconcertés par ces propos.
Des propos « racistes », « désobligeants » et « clivants »
Les réactions se succèdent vendredi pour dénoncer les propos du président des Etats-Unis. L’Organisation des nations unies (ONU), par la voix du porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme Rupert Colville, a regretté des « commentaires choquants et honteux ». « Désolé, mais il n’y a pas d’autre mot que “raciste” », a-t-il poursuivi.
Membre du Congrès, le démocrate Luis Gutierrez a réagi en déclarant : « Nous pouvons dire maintenant avec 100 % de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution. » Le ton est le même du côté du sénateur démocrate Richard Blumenthal, qui a jugé sur MSNBC que les propos de M. Trump « transpirent le racisme latent. Le plus odieux et insidieux racisme qui se fait passer pour une politique d’immigration ».
La républicaine Mia Love, d’ascendance haïtienne, a pour sa part jugé « désobligeants » et « clivants » les propos présidentiels et a demandé des excuses. « Cette attitude est inacceptable de la part du chef de notre nation », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Et le représentant républicain de la Floride Carlos Curbelo a estimé qu’il n’était « acceptable dans aucune circonstance de dégrader, dénigrer ou de déshumaniser les immigrants ». « La Maison Blanche doit immédiatement expliquer la situation », a-t-il lancé.
Justement, l’administration américaine n’a pas nié que le président américain a tenu ces propos. « Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain », a souligné un porte-parole de la Maison Blanche, Raj Shah, dans un communiqué.
Source : Le Monde