Les OGM : ces bienfaiteurs de l’environnement
Les conséquences des OGM sont massivement positives selon différentes études de synthèse. Résumé de ce qu’il faut savoir.
Quand on entend parler en mal des plantes génétiquement modifiées, c’est bien souvent le fait d’activistes qui répètent à qui veut l’entendre que ces semences artificielles seraient un désastre environnemental et sanitaire. Bien que toutes les études scientifiques sérieuses concluent depuis longtemps à l’innocuité de ces plantes, trop peu d’attention a été portée aux enjeux environnementaux. Une erreur impardonnable, car l’environnement est une cause bien trop importante pour être abandonnée aux écologistes.
Synthèse sur ce qu’il faut savoir des OGM
Afin de combler ce vide, Graham Brookes et Peter Barfoot proposent une étude exhaustive sur l’impact des OGM sur la consommation en pesticides et les émissions de gaz à effet de serre. L’enjeu est de taille quand on sait que l’épandage de pesticides représente de loin la pratique la plus à risque dans l’agriculture moderne. Bien qu’essentiels afin de garantir le rendement agricole nécessaire pour nourrir les 7 milliards d’individus que compte cette planète, les pesticides n’en restent pas moins des substances toxiques dangereuses pouvant souiller les écosystèmes et les nappes phréatiques sur le long terme.
En réponse à ce défi, les biotechnologies offrent la possibilité de créer des plantes mieux adaptées à leur environnement (condition hydrique, résistance aux pestes, etc.) et de les immuniser à certains herbicides afin de permettre aux agriculteurs de limiter la quantité, la variété et la toxicité des pesticides utilisés. Ainsi, de 1996 à 2013, Brookes et Barfoot estiment à plus de 550 000 tonnes la quantité de pesticides économisés à travers le monde :
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Impact des OGM sur la consommation de pesticides
Un résultat tout à fait exceptionnel quand on sait que les OGM représentent encore un peu moins de 50% des surfaces de soja, maïs, coton et canola cultivées de par le monde aujourd’hui.
Ce qu’en pense le ministère américain de l’agriculture
Le département de l’agriculture américain propose lui aussi une étude poussée sur la question des pesticides et des OGM. Parmi toutes les données présentées, l’évolution de la consommation de pesticides par acre de maïs cultivé entre 1960 et 2008 est particulièrement éloquente. Sur le graphique ci-dessous, on remarque une nette diminution des quantités de pesticides utilisées au cours des années 90, toutes catégories confondues.
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Quantité d’ingrédient actif appliquée par acre de maïs aux États-Unis (unité livre)
Plus marquant encore, le graphique suivant indique d’un côté la quantité d’insecticides utilisée (ligne pleine rouge) et de l’autre la part de marché du maïs Bt, un type de maïs OGM conçu pour offrir une meilleure résistance aux ravageurs (ligne en pointillé).
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Quantité d’insecticide par acre de maïs vs pourcentage d’acres de maïs Bt
Le constat est limpide : depuis l’essor des OGM dans les années 90, et plus particulièrement depuis l’avènement du maïs Bt, les quantités de pesticides utilisées se sont effondrées de 30% dans l’ensemble. Mieux encore, l’usage des insecticides a été réduit de près de 80% à l’hectare.
Une réduction de consommation de pesticides aux conséquences massives
Pour comprendre l’impact titanesque de ces réductions, il est important de se rappeler que la culture du maïs représente grosso modo 40% des usages de pesticides annuels aux États-Unis pour une surface de récolte d’environ 325 000 km2, soit près de 60% de la superficie de la France métropolitaine. Bref, les OGM sont à l’origine d’un miracle environnemental dont l’on ignore trop souvent la magnitude.
Cerise sur le gâteau, plusieurs études indiquent que l’utilisation des OGM aurait un impact extrêmement positif sur la biodiversité. L’explication est simple : en diminuant nettement la fréquence des épandages et la toxicité des pesticides utilisés, les OGM permettent aux espèces animales et végétales de nos
campagnes de prospérer. Enfin, les très hauts rendements à l’hectare offerts par les OGM se traduisent aussi par une baisse des surfaces agricoles nécessaires et par un arrêt de l’expansion des terres cultivés au profit des écosystèmes naturels.
N’en déplaise à certains, les OGM sont de loin l’une des inventions humaines ayant eu l’impact le plus bénéfique sur l’environnement. S’y opposer par obscurantisme, c’est être de facto un partisan du statu quo et donc de l’agriculture industrielle que nous connaissons, l’alternative de l’agriculture biologique n’étant pas une option s’il on prétend sérieusement nourrir l’ensemble de la planète.
Par Kevan Saab.