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Cameroun : deuil national après l’accident de train d’Eseka

Alors que le président a décrété une journée de deuil national ce lundi, trois jours après le déraillement du train faisant la liaison Yaoundé-Douala, le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir : près de 80 morts et plus de 500 blessés. Les familles continuent de chercher leurs proches et beaucoup se demandent comme ce drame a pu se produire.

Le Cameroun compte ses morts et ses blessés. L’accident de train survenu vendredi près de la gare d’Eseka (200 km au sud de Yaoundé) a fait près de 80 morts et plus de 500 blessés selon un bilan encore provisoire. « Les recherches sur le site de l’accident se sont achevées dimanche », a indiqué par ailleurs à l’AFP sous couvert d’anonymat un responsable de la compagnie ferroviaire Camrail, filiale du groupe français Bolloré. Samedi, un responsable de Camrail avait indiqué que 60 à 70 corps avaient été acheminés à Yaoundé.

Journée de deuil national

Sur instruction du président Paul Biya, rentré dimanche au Cameroun après un mois passé à l’étranger, le pays observait lundi une journée de deuil national et les drapeaux étaient en berne. « Je crois que (le deuil national) c’est la meilleure manière de souligner la solidarité entre toute la Nation et les victimes de cette catastrophe », a déclaré M. Biya peu après son arrivée: « J’ai prescrit une enquête, une enquête approfondie pour établir les causes profondes de ces accidents, ou de ce drame« , a-t-il assuré.L’Eglise catholique a appelé à l’organisation de messes de recueillement dans tout le pays.

Des circonstances encore floues

Si les causes de l’accident sont encore méconnues, il est difficile de nier que le train était bondé. Un train de neuf voitures auxquelles ont été ajoutés 8 wagons.  « Il y avait beaucoup d’affluence, il nous ont demandé d’entrer, nous sommes montés. Maintenant je me trouve seule, je n’ai pu joindre personne », raconte cette victime interviewée par notre correspondante au Cameroun, Carole Yemelong.

Ce train a été surchargé suite à la coupure de la route Yaoundé-Douala – un des axes les plus fréquentés du pays- après l’effondrement d’un pont dans la nuit de jeudi à vendredi, sous l’effet de la pluie. Les voyageurs s’étaient donc rabattus sur le train, n’ayant pas les moyens de prendre l’avion. Quelques heures auparavant un pont s’était effondré sur l’axe routier reliant les deux villes, interrompant toute circulation. Les voyageurs s’étaient rabattus en masse sur la liaison ferroviaire. Si aucune raison officielle n’est avancée pour expliquer cet accident, la polémique commence à enfler dans le pays.

Accusé d’avoir donné des instructions à la compagnie ferroviaire de rajouter des wagons sur le train accidenté car la circulation routière était interrompue, le ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, s’en est défendu sur les antennes d’une chaîne de télévision privée, Canal 2 International.

Face à la paralysie de la circulation, « Camrail a décidé de rajouter huit voitures au train habituel pour augmenter la capacité » de transport, a affirmé M. Mebe Ngo’o: « Ce n’est pas le ministre qui prend la décision. Le ministre donne une orientation générale », a-t-il argué, soulignant s’être néanmoins « félicité de cette décision » parce qu’elle permettait de proposer « une solution » à « tous ceux qui voulaient prendre la route ».

De son côté, le responsable de la communication de Camrail, Florent Ndjock, s’est contenté d’assurer à la télévision d’Etat qu’il y avait une « enquête qui permettra » de faire la lumière sur l’accident.

La colère de la population

« Ce pays doit changer ! », s’est indigné un homme devant les caméras de télévison. Au Cameroun, les conditions de sécurité au sujet des transport sont très souvent négligées et des accidents se produisent régulièrement.

La majorité des blessés de l’accident de train ont évacués vers des hôpitaux de la métropole portuaire, Douala. Les morts sont, eux, transférés à Yaoundé où les familles cherchent leurs proches.

Source : TV5

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