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Vol de l’électricité : Le préjudice annuel subi par la Senelec évalué à 27 milliards de FCfa

La Senelec subit un préjudice financier annuel de 27 milliards de FCfa causés par le vol de l’électricité. Presque l’équivalent de l’enveloppe destinée aux bourses de sécurité familiale. C’est pour régler les problèmes liés au vol de l’électricité que le collectif des imams de Guédiawaye a organisé un forum, hier, pour réfléchir à des solutions à ce fléau.

La question de l’électricité est cruciale et tant qu’elle n’est pas réglée, il sera difficile d’atteindre la vitesse de croisière pour aller vers l’émergence. C’est la conviction du directeur général de la Senelec qui s’est inscrit dans une dynamique de partenariat avec le collectif des imams de Guédiawaye pour réfléchir à une meilleure prise en charge de l’électricité. En effet, Mamadou Makhtar Cissé a le sentiment que les préoccupations des clients de la Senelec sont les mêmes partout et que si la solution est trouvée à Guédiawaye, elle pourra être multipliée dans le reste du pays. C’est pourquoi le directeur général de la Senelec considère qu’on est dans un partenariat gagnant-gagnant qui permet à la société de vulgariser ses politiques et produits et aux consommateurs d’être informés et sécurisés par rapport au vol d’électricité. Le Dg de la Senelec a rappelé que la collectivité subit, chaque année, un lourd préjudice financier de même que l’État qui enregistre un préjudice fiscal de 5 milliards de FCfa par an. Mamadou Makhtar Cissé a précisé que le volet sécuritaire est extrêmement important quand on sait que les fraudeurs s’exposent et exposent les populations. « C’est un fléau qu’il faut combattre. L’État l’a correctionnalisé dans le code pénal si bien que la fraude sur l’électricité est punissable de deux mois à deux ans », a-t-il soutenu. « Ce qui veut dire que l’État a pris la mesure de l’ampleur du phénomène et s’est donné les moyens juridiques de lutter contre », a-t-il ajouté. Il pense qu’il y a lieu de faire dans la prévention en mobilisant et en sensibilisant la population pour que nul n’en ignore. « Il faudrait expliquer cette loi aux populations et leur faire comprendre les dangers liés au vol de l’électricité, au-delà du préjudice financier », poursuit-il.

Une brigade de lutte
Le Dg de la Senelec est conscient que le vol se fait avec des complices qui, a-t-il déclaré, seront traqués à l’intérieur comme à l’extérieur. Il a annoncé la mise en place effective d’une brigade de lutte composée d’anciens gendarmes et policiers assermentés qui agissent sur l’ensemble du pays et qui permettent de renforcer le dispositif de répression.

Le Dg de la Senelec a salué la franche collaboration des imams qui, hier, étaient dans la contestation tout en ayant la conviction que si demain la Senelec s’adonne à des pratiques non recommandées, ces imams seront les premiers à les dénoncer. Mamadou Makhtar Cissé a révélé que la Senelec veut privilégier l’éducation, la communication et la sensibilisation avant de passer à la répression. « Quand un phénomène prend cette ampleur, il faut toujours passer d’abord par la sensibilisation. Le vol de l’électricité s’est incrusté dans les mentalités car les gens banalisent tout ce qui est service public », a-t-il souligné.

Au nom du collectif de ses pairs, imam Youssoupha Sarr a salué le partenariat entre le collectif et la Senelec en précisant qu’il a pour but de vulgariser le produit « Woyofal » et dans un cadre plus général de la communication, informer les cibles de la Senelec.

Abdou DIOP

Source : Le Soleil

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